Jean-Michel Tieffenbach

 

La xénophobie, une impasse biologique, historique et philosophique
Par Michel Sparagano, professeur de philosophie.


Jeudi, 5 Janvier, 2012 L'Humanité

On connaît tous la phrase culte de Jean-Marie Le Pen : « Je préfère mes filles à mes nièces, mes nièces à mes cousines, mes cousines à mes voisines, mes voisines à des inconnus et des inconnus à mes ennemis. » Bien sûr, nous avons tous des cousines qui nous font préférer nos voisines et mêmes des voisines qui nous feraient préférer n’importe quel inconnu, mais la remarque est anecdotique. Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est qu’à force de préférer ses filles, ses nièces ou ses cousines, on finit par se marier entre cousins. On sait bien que l’extrême droite va parfois faire les poubelles de l’Action française, mais il ne faut pas oublier que l’endogamie de l’aristocratie de l’Ancien Régime a fourni plus de crétins congénitaux que tous nos villages alpins réunis !
Le programme du Front national, par sa méfiance de l’inconnu, ignore cette règle que tout anthropologue connaît : c’est par l’exogamie que les espèces progressent. Le repli sur soi, sa culture, sa maison, ses habitudes ou ses cousines est donc appauvrissant. Comment progresser quand l’inconnu provoque une méfiance ? Comment se remettre en question (pas de progrès sans ce doute philosophique salvateur) si l’on préfère le miroir rassurant tendu par ses voisines ? L’extrême droite sait-elle ce que nos mathématiques doivent aux Arabes, notre médecine aux juifs, notre philosophie aux Grecs, nos arts à la Renaissance italienne, etc. ? À trop fréquenter leurs cousines, j’ai bien peur que non. Du coup, la lutte que se livrent la Droite populaire et le Front national sur le dos des binationaux prend tout son sens. Il s’agit d’incarner le mieux une xénophobie du terroir. L’inconnu fait peur et cet étrange étranger n’est décidément pas de chez nous ! La lettre que Marine Le Pen a envoyée, il y a quelques mois, aux députés français montre assez que la peur lui tenait la plume. Elle y évoquait la difficulté qu’il y aurait à intervenir militairement en Algérie, compte tenu du nombre de Franco-Algériens dans notre pays. Comment ne pas voir que ce qui fait peur à l’extrême droite est, en fait, une chance pour tous ! Parce qu’enfin c’est justement parce qu’il y aura de plus en plus de binationaux que les guerres seront de plus en plus impossibles ! On ne pourrait plus envahir l’Algérie, râle Mme Le Pen ! Mais je ne savais pas que c’était à l’ordre du jour ni même qu’il fallait s’en garder la possibilité. Le nombre de binationaux est donc plutôt le signe d’un rapprochement des pays qu’un handicap à notre bellicisme. La double nationalité est donc, n’en déplaise à Marine Le Pen, Claude Goasguen ou Claude Guéant, un facteur de paix, ainsi que sa conséquence. Bref, une spirale vertueuse !
À la fois français et italien, je suis donc invité par ces thuriféraires de la pureté française à choisir. Mais à choisir entre quoi et quoi ? Entre mon père et ma mère ? N’y pensez même pas ! Entre Descartes et Machiavel ou bien entre Sartre et Vico ? J’ai la synthèse philosophique assez aiguisée pour éviter le scalpel des intégristes de la pureté. Entre Ronsard et Dante Alighieri ? Les vers du premier ne m’ont jamais ému, c’est vrai, tandis que j’ai eu le sentiment, au milieu de ma vie, « de me retrouver dans une forêt obscure dont j’aurais perdu le chemin ». Aurais-je basculé, sans le savoir, du côté de la Divine Comédie, c’est-à-dire, de l’autre coté des Alpes ? Il est vrai que la phrase de Jean-Marie ne m’aide pas : j’ai aussi des cousins là-bas ! En fait, ce qui pose problème pour ceux qui voient dans la double nationalité un risque, c’est la difficile double allégeance dont parle la chef de file de l’extrême droite dans sa lettre aux députés français et à qui elle demandait (avant M. Goasguen, ou après, avant M. Guéant ? Je ne sais plus) d’interdire cette « situation explosive ». Face à deux mauvaises solutions, j’ai tendance à choisir celle qu’on ne me donne pas. Allégeance à la France ou bien à l’Italie ? Ni l’une ni l’autre ! Je ne fais pas allégeance et me sens très français ce faisant, car, pour moi, et beaucoup d’autres je pense, la nationalité n’est pas une allégeance, mais une vigilance ! Vigilance, par exemple, à ce que Voltaire ne soit pas embrigadé par les islamophobes. Vigilance également à ce que l’humanisme de notre philosophie des Lumières nous permette de ne pas confondre le projet européen avec un club de banquiers. Mais aussi vigilance à ce que le génie créatif italien ne soit pas décliné au passé simple, sous les coups de boutoir d’une télévision indigente. Vigilance, enfin, partout et toujours, à ne jamais accepter (ni des ligues lombardes ni de personne) que ma Sicile soit ramenée à des clichés réducteurs et indignes de son don à s’enrichir de toutes les cultures, de tous les inconnus qui ont cru naïvement pouvoir la dompter. Binational, je sais, plus qu’un autre peut-être, que l’Europe peut exister. Les Grecs, les Romains, les Goths, les Byzantins, les Arabes, les Normands, les Espagnols et même brièvement les Anglais, toutes les nations européennes ont défilé, semé, détruit et construit dans cette île méditerranéenne qui prouve à tous ceux qui préfèrent leurs voisines aux inconnus qu’ils manquent quelque chose !

 

 

 

Extrait des cahiers de Montesquieu

Si je savais une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince, parce que je suis homme avant d’être Français ou bien parce que je suis nécessairement homme, et que je ne suis Français que par hasard.
Si je savais quelque chose qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit.
Si je savais quelque chose utile à ma famille, et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier.
Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime.


et en opposition à la citation de Montesquieu extrait d’un interview de Jean-Marie Le Pen :

« Je préfère mes filles à mes nièces, mes nièces à mes cousines, mes cousines à mes voisines, mes voisines à des inconnus et des inconnus à mes ennemis. »

 

 Abraham Lincoln en 1860 : 

Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne.

Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort.

Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur.

Vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes.

Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche.

Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous gagnez.

Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en  décourageant l'initiative et l’indépendance.

Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant  à leur place ce qu'ils devraient faire eux-mêmes.

 

Caillou, sable, et encore ....

 

Un jour, un vieux professeur de l'École Nationale d'Administration Publique (ENAP) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grossesable compagnies nord-américaines.
Ce cours constituait l'un des 5 ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "faire passer sa matière ".
Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait lui enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre de plus de 4 litres qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux a peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
"Est-ce que ce pot est plein?".
Tous répondirent : "Oui".
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment ?".
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et réitéra sa question :
"Est-ce que ce pot est plein?". Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L'un d'eux répondît: "Probablement pas !".
"Bien !" répondît le vieux prof.
Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un sac de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il redemanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".
Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :
"Non!".
"Bien!" répondît le vieux prof.
Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'a ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda :
"Quelle grande vérité nous démontre cette expérience? "
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondît : "Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire ".
"Non" répondît le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante :
"Si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite".
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors : "Quels sont les gros cailloux dans votre vie?"
"Votre santé ?"
"Votre famille ?"
"Vos ami(e)s ?"
"Réaliser vos rêves ?"
"Faire ce que vous aimez ?"
"Apprendre ?"
"Défendre une cause ?"
"Vous relaxer ?"
"Prendre le temps... ?"
"Ou... tout autre chose ?"
"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.
Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même, Sonia, la question :  "Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie?"
Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot (vie)"
D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et quitta lentement la salle.

 

Le latin

 

Notre ancienne ministre de l’éducation voulait supprimer l’enseignement du latin au lycée car « le latin ne sert à rien ».
Un professeur du lycée Janson de Sailly a répondu spirituellement aux contempteurs des études classiques; Voici son discours prononcé à la distribution solennelle des prix.

 Je regrette de ne pouvoir reprendre l’antique coutume de prononcer le discours en latin …… mais, que voulez-vous, la mode est passée et il n’est personne, à l’heure actuelle, qui aurait le téméraire courage de le ressusciter.
Primo, comme disait un latiniste de mes amis, cela pourrait passer pour un ultimatum aux humanités modernes  et ce serait ipso facto un véritable outrage au statu quo que de faire ex cathedra un pareil lapsus.
Secundo, il faut de plus en plus s’exprimer en français, c’est la condition sine qua non pour être persona grata.
Tertio, il ne faut pas ajourner sine die la remise de l’exeat* que vous attendez, soit dit en a parte, comme nec plus ultra.
Finis les pensums, finis les vétos ; l’heure est aux accessits, aux ex æquo, et cætera.
Dans un instant vous serez récompensés au prorata de vos efforts. 
On proclamera urbi et orbi vos résultats, non point grosso modo, mais in extenso, et vous emporterez un palmarès que vous conserverez jalousement en duplicata, comme mémento, première ébauche au sein de l’ alma mater** alias l’universalité de votre curriculum vitae.
 Vous partirez ad libitum*** les uns par l’omnibus, les autres pedibus cum jambis ou vice et versa.
 Aussi ne veux-je plus retarder votre sortie d’un seul alinéa ou d’un seul post-scriptum et parvenu à mon terminus, je me contente de vous dire simplement, in extrémis : mes chers amis, au revoir et belles vacances   
Prends-en de la graine Najat, et surtout, n’oublie pas que
Errare humanum est, perseverare diabolicum
Quelques expressions latines dont je ne connaissais pas le sens exact :

* exeat : Certificat de radiation, délivré par un collège ou un lycée attestant que l’élève a quitté l’établissement et qu’il est en règle (dettes soldées, manuels restitués, etc.), quitus
** alma mater : A l’origine mère nourricière. S'est vite devenue appliquée à la Vierge Marie.
Aujourd’hui, le terme est essentiellement employé dans le monde de l’enseignement supérieur, ainsi, dans les pays anglophones, le terme est surtout employé pour désigner l’université dans laquelle une personne a fait ses études, mais est aussi utilisé pour un collège ou un lycée.
*** ad libitum : (terme bien connu des musiciens) Caractère facultatif d’une partie vocale ou instrumentale; liberté de mouvement laissée à l’exécutant dans un passage.

 

 

Les derniers mots de Steve Jobs, milliardaire, mort à 56 ans du cancer du pancréas :

"J'ai atteint le summum du succès dans le monde des affaires. Dans les yeux des autres, ma vie est une réussite.

Cependant, mis à part le travail, j'ai eu peu de joie. En fin de compte, la richesse n'est qu'un fait auquel je me suis habitué.

En ce moment, allongé sur mon lit d’hôpital, et me rappelant toute ma vie, je me rends compte que toute la reconnaissance et la richesse dans laquelle j’ai pris tant de fierté, a pâli et est devenue insignifiante face à la mort imminente.

Vous pouvez employer quelqu'un pour conduire votre voiture ou gagner de l'argent pour vous mais c’est impossible d’engager quelqu'un pour supporter la maladie et mourir pour vous.

Les choses matérielles perdues peuvent être trouvées. Mais il y a une chose qui ne peut jamais être trouvée quand elle est perdue - "la vie ».

Quelle que soit l'étape de la vie à laquelle nous sommes actuellement, avec le temps, nous serons confrontés au jour où le rideau se ferme.

Aimez votre famille, votre conjoint et vos amis ... Traitez-les bien. Chérissez les.

Au fur et à mesure que nous vieillissons, et devenons plus sages, nous réalisons lentement que porter une montre à 300 $ ou 30 $ - les deux donnent la même heure...

Que nous ayons un portefeuille ou un sac à main de 300 $ ou de 30 $ - le montant à l’intérieur est le même;

Que nous conduisions une voiture de 150 000 $ ou une voiture de 30 000 $, la route et la distance sont les mêmes, et nous arrivons à la même destination.

Que nous buvions une bouteille de vin à 1000.$ ou à 10 $, la gueule de bois est la même;

Que la maison dans laquelle nous vivons mesure 300 ou 3000 pieds carrés - la solitude est la même.

Vous réaliserez que votre véritable bonheur intérieur ne provient pas des choses matérielles de ce monde.

Que vous voyagiez en première classe ou en classe économique, si l'avion tombe en panne, vous tombez avec lui ...

Par conséquent .. J'espère que vous vous rendez compte, quand vous avez des amis, des copains et des vieux amis, frères et sœurs, avec qui vous discutez, riez, parlez, chantez, parlez du nord-sud-est ou du ciel et la terre, .... c'est le vrai bonheur !!

Cinq faits incontestables de la vie:

1. N'éduquez pas vos enfants à être riches. Éduquez-les pour être heureux. Donc, quand ils grandiront, ils connaîtront la valeur des choses et non le prix.

2. Mangez vos aliments comme médicaments. Sinon, vous devez manger des médicaments comme nourriture.

3. Celui qui vous aime ne vous quittera jamais pour un autre, car même s'il y a 100 raisons d'abandonner, il trouvera une raison de se retenir.

4. Il y a une grande différence entre un être humain et l'être humain.
Seuls quelques-uns le comprennent vraiment.

5. Vous êtes aimé quand vous êtes né. Vous serez aimé quand vous mourrez. Entre les deux, vous devez gérer!

REMARQUE: Si vous voulez juste marcher vite, marchez seul! Mais si vous voulez marcher loin, marchez ensemble!

Six meilleurs médecins au monde :

1. Lumière du soleil
2. Repos
3. Exercice
4. Régime
5. Confiance en soi
6. Amis
Gardez-les à tous les stades de la vie et profitez d'une vie saine.

 

 

 

JMT
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